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Le bilan des québécois aux championnats du monde

Le bilan des québécois aux championnats du monde

Par Laurent Godbout

Montréal - Cinq athlètes québécois ont participé cette année aux championnats du monde de l'IAAF à Pékin. Collectivement, le Canada a connu ses meilleurs championnats du monde depuis la première édition en 1983. Avec huit médaillés, et quatre autres athlètes au top 8, le Canada est classé au 9e rang de la table de pointage des pays participants.

Voilà de quoi se réjouir. Dans ce tourbillon de bons résultats, comment les athlètes québécois analysent-ils leurs prestations à Pékin?

Kimberley Hyacinthe pas satisfaite

La saison ne s'est pas terminée à Pékin pour Kimberly Hyacinthe puisqu'elle participait à la réunion de Zurich et possiblement Amsterdam après les mondiaux. De Zurich, Kim nous écrit les mots suivants. «Je ne suis pas satisfaite de mes mondiaux, mais il y a des leçons à tirer de chaque expérience. Mes résultats ont vraiment été en deça de je sais que je suis capable de courir.»

Kim nous écrivait aussi que le moment le plus satisfaisant fut sa contribution au record canadien du relais 4 x 100 mètres en 42.60. En qualifications, comme en finale, Kim était la deuxième relayeuse et l'équipe canadienne terminait au 6e rang de la finale avec un chrono de 43.05.

Au plan individuel, notre championne nationale du 200 mètres a connu une ronde éliminatoire difficile au 100 mètres. Son chrono de 11.54 (-1,5) était loin de ses meilleurs résultats cette saison (11.31).

Après une première ronde de 200 mètres où elle terminait 3e de sa vague en 23.03, le parcours de Kimberley s'arrêtait en demi-finale. Septième de la troisième vague (23.07), elle concluait finalement son championnat au 21e rang.

Audrey Jean-Baptiste 

Audrey Jean-Baptiste n'était visiblement pas dans la même forme qu'au mois de mai lorsqu'elle avait établi un record du Québec de 51.89 sec au 400 mètres. En séries à Pékin, son chrono de 53.18 ne lui permettait pas d'avancer au tour suivant. Avec ce résultat, elle était classée au 39e sur 42 concurrentes. En revanche, le niveau est si élevé aux championnats du monde qu'il aurait fallu à Audrey un record personnel de 51.70 pour passer en demi-finale. Pas facile.

Quelques jours après cette première course, Audrey n'était pas retenue pour le premier tour du relais 4 x 400 mètres. Une fois l'équipe canadienne qualifiée pour la finale en 3:26.14, elle fut réintégrée pour la finale comme 4e relayeuse. Les Canadiennes terminaient 8e en 3:27.69 alors que Jean-Baptiste était chronométrée en 52.38.

Maintenant qu'elle a terminé sa carrière universitaire à Tulsa, Audrey pourra certainement planifier sa prochaine saison d'été pour réaliser ses meilleures performances. À 24 ans, elle a atteint une maturité qui promet.

 

Charles Philibert-Thiboutot, sans complexe

Charles Philibert-Thiboutot, médaillé de bronze au 1500 mètres des Jeux panaméricains à Toronto, avait été ajouté à la liste de l'équipe le 13 août en vertu du 21e rang qu'il occupait au classement mondial.

Le nouveau recordman québécois s'est bien tiré d'affaires au premier tour. Dans la deuxième vague de trois, il prenait le 7e rang en 3:39.72 et se qualifiait au temps pour la ronde demi-finale. Dans la deuxième vague demi-finale, il terminait 10e en 3:39.62. Ce chrono fut insuffisant pour être repêché au temps pour la finale. Au sommaire, Charles était finalement au 15e rang de ses premiers mondiaux. Dans son blogue, Charles a expliqué avec beaucoup d'émotions ce qu'il avait vécu à Pékin et au cours de la saison. Un extrait ici pour vous mettre en appétit et lire cet excellent témoignage d'athlète: «Je me suis longtemps considéré comme quelqu'un qui venait de loin, qui avait peut-être moins de talent que les coureurs qui m'entourent aux championnats du monde. Cette saison m'a prouvé que je dois laisser ce complexe derrière moi, et qu'à partir de maintenant, je suis d'égal avec mes adversaires et que seul mon travail et ma préparation sauront faire la différence.» 

En tout respect pour les choix de chaque athlète, Philibert-Thiboutot a démontré au cours de la saison qu'il est possible de réussir de belles choses tout en demeurant au Québec. 

 

Alex Genest était prêt mais...

Après sa médaille d'argent aux Jeux panaméricains, Alex Genest était confiant de connaître une bonne compétition pour ses 3èmes championnats du monde. Malheureusement, une chute peu après le premier kilomètre en qualifications du 3000 mètres steeple est venue contrecarrer ses plans. «C'est bien décevant, a-t-il expliqué lorsque nous l'avons joint chez lui. J'étais vraiment au sommet de ma forme. J'avais fait des méga-trainings et je savais bien où j'en étais.»

Genest a aperçu un changement de rythme en avant et a accroché un obstacle du bout des orteils. «Je ne sais pas comment expliquer ça, mais je me suis retrouvé par terre et j'ai ressenti comme un moment de silence avant de me relever.» Bien qu'il restait encore beaucoup de distance à parcourir, Genest n'a jamais pu reprendre contact avec le peloton. «Ça commençait à accélérer devant et il était trop tard quand je me suis relevé». Genest soulignait que c'était la deuxième fois qu'il était victime d'une chute semblable. Incidemment, la première était à Shanghai en Diamond League. «Heureusement que les Jeux olympiques ne sont pas en Chine l'an prochain!»

Dixième de sa vague en 8:52.69, il était classé 29e au sommaire. «Même si je suis déçu, je dois regarder ma saison de façon positive. J'ai connu de bons moments, mais c'est comme si je ne m'étais pas pacé comme il faut. Je vais revoir tout ça pour l'an prochain. Je serai plus patient au camp d'entraînement pour ne pas faire mon meilleur temps au début de l'année.»

Malgré toute son expérience, une deuxième participation aux Jeux olympiques est loin d'être assurée pour Alex. Quatre athlètes ont fait le standard olympique et trois sont des coéquipiers. «Ça rend les relations plus difficiles au quotidien et je dois faire attention de ne pas trop toujours comparer ma forme à celle des autres. C'est pourquoi j'ai décidé de m'entraîner avec le groupe seulement deux fois par semaine au lieu de trois cette année.»

Si ce n'était de sa déception personnelle, Genest a beaucoup aimé l'ambiance qui régnait dans l'équipe à Pékin. «Tout le monde avait une attitude exemplaire et on pouvait s'asseoir et manger avec n'importe qui.»

Aiyanna Stiverne, fiable au relais

Aiyanna Stiverne, qui a obtenu la citoyenneté canadienne peu de temps avant les championnats canadiens, avait été retenue pour le relais 4 x 400 mètres à Pékin. Les entraîneurs lui ont fait confiance pour la qualification et la finale. Ils semblent avoir eu raison, car Stiverne, en position de deuxième relayeuse, a été chronométrée en 51.3 en qualification et 51.9 en finale. Pour la jeune athlète agée seulement de 20 ans, Pékin était une première expérience avec l'équipe canadienne. On la reverra sans doute à Rio de Janeiro en 2016. 

 

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